“Il n’y a plus d’alibis pour ne pas embaucher” (L’Economia – Il Corriere della Sera, 5 juin 2017 – Vittorio De Luca)

05 Juin 2017

Avec la suppression des chèques-services et l’obligation d’utiliser ceux qui ont déjà été achetés, les entreprises se trouvent à la croisée des chemins. Quel type de contrat faut-il mettre en œuvre pour mettre en règle les travailleurs saisonniers ? « Pour cet été, les entreprises s’orientent déjà vers des solutions qui prévoient de se passer des chèques-services », déclare Vittorio De Luca, Managing Partner de De Luca & Partners. « Un employeur qui doit embaucher un collaborateur pour quelques heures finira par stipuler un contrat de collaboration autonome et occasionnelle, qui ne prévoit aucune couverture d’assurance ou de sécurité sociale, et qui donne souvent lieu à des contentieux, ou recourra à des contrats de travail intérimaires. » Un véritable retour en arrière pour notre pays, selon l’avocat. « Avec les chèques-services, nous avons perdu une occasion. Il aurait fallu travailler pour réduire davantage les risques d’abus ». A partir, justement, du travail au noir. « Les entrepreneurs pourraient être tentés de recourir à des instruments contractuels moins protecteurs pour les travailleurs. Par ailleurs, les contrats de travail intérimaires sont assez complexes. Par exemple, il est nécessaire non seulement d’assurer le contrat avec une agence intérimaire mais également de suivre de nombreuses procédures et délais bureaucratiques. « La suppression de cet outil qui est le chèque-service, d’un côté, a ôté une opportunité aux employeurs et, d’autre part, a soustrait une opportunité aux jeunes et aux étudiants qui pourraient occuper des emplois occasionnels, ajoute De Luca -. Ces coupons d’emploi étaient utiles pour les activités à court terme et à faible valeur, car la rémunération des travailleurs non qualifiés s’élève à 7 euros de l’heure », poursuit-il. De plus, du moment que la possibilité d’utiliser des chèques-services est réduite, ce qui augmente, c’est la catégorie du travail indépendant qui est, par contre, régie par le Jobs Act deux, la Loi Travail version italienne. « Depuis que le contrat à protection croissante a été approuvé, il n’y a plus d’alibis dans le pays pour ne pas procéder au recrutement à durée indéterminée ».

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